Bonjour Emile, tu es le responsable du pôle féminin du RC lons. Peux-tu te présenter ?
Bonjour à tous, je m’appelle Emile Broyer et suis actuellement responsable du pôle féminin au sein du RC Lons. J’ai 25 ans et suis en formation BMF. C’est la 4ème année que j’effectue au sein du Racing Club Lédonien en tant qu’éducateur. J’ai passé 2 saisons avec les garçons et entame ma deuxième saison avec les filles.
Quelles sont les équipes féminines actuelles du RC Lons ?
Nous avons 1 équipe senior qui évolue en Régional 2, une équipe U18 qui évolue en R1, 2 équipes U15 en District et une équipe U9.
Comment perçois-tu l’évolution du football féminin dans notre territoire ?
C’est assez paradoxal. Je trouve que beaucoup de clubs s’engagent dans le développement du football féminin avec de nombreuses équipes évoluant en district et quelques unes en régional. Cependant, je pense que l’on est loin encore d’exploiter au maximum nos possibilités pour ce football précis. Le niveau d’encadrement est aussi en progression, en atteste le niveau aujourd’hui affiché par les différentes compétitions, cependant, nous faisons face à la problématique de notre bassin de population, nous restons un petit département et nous avons du mal à faire venir des nouvelles filles. De plus, je suis moi même confronté au problème de faire venir de nouvelles joueuses. Malgré quelques recrues à l’intersaison, la plupart sont des débutantes, et commencer le football à 16 ans n’est pas évident. Je dois donc composer mes entraînements en prenant en compte cette hétérogénéité des niveaux. Et débuter en régional n’est pas facile pour des nouvelles joueuses, malheureusement il ne nous est pas possible de faire autrement pour l’instant. Toutes ces problématiques sont la réalité aujourd’hui du football féminin et chaque educateur engagé dans ce football y est plus ou moins confronté. C’est pourquoi j’espère pouvoir développer une section féminine au sein du RC Lons en réussissant à faire venir de jeunes joueuses (8-10 ans – projet BMF), les fidéliser et pouvoir travailler jusqu’au pôle senior.
Quels sont les projets et ambitions des équipes féminines du RCL pour cette saison ?
L’équipe senior, qui malgré un gros travail depuis 2 ans, doit aujourd’hui faire face à de malheureux événements en ce début de saison, je pense bien entendu à Laura Puyfagès, touchée aux ligaments du genou dès le premier match de championnat, à Salomé Guy… Je pense qu’il est important que cette équipe se maintienne en Régional 2.
L’équipe U18 elle, évolue cette année avec l’élite régionale en affrontant des équipes comme Jura Sud ou encore le Racing Besançon. Nous travaillons avec cette équipe très jeune, composée majoritairement de U16 pour jouer pourquoi pas une place dans le trio de tête de ce championnat U18FR d’ici un an ou deux. Le début de saison est frustrant puisque nous avons enchaîné 3 matchs nuls après avoir mené à chaque fois au score. L’objectif final de cette équipe étant bien entendu de venir renforcer dans les années à venir notre équipe senior, bien que nous savons déjà que nous ne pourrons pas garder l’intégralité du groupe, du fait que nous ne soyons pas une ville universitaire, on sait qu’à 18 ans, il y a un risque de perdre certaines joueuses, mais c’est la réalité de la formation et nous sommes très attachés à Lons à former des joueurs et joueuses malgré cette réalité.
Les 2 équipes U15 doivent elles aussi continuer leur apprentissage au sein de leur championnat.
Je tiens à remercier le RC Lons et l’ensemble des éducateurs de la section féminines pour leur engagement pour le développement de ce football. Je remercie aussi Gérard Henry sans qui nous n’en serions pas là et qui a oeuvré depuis le début pour que les filles du bassin lédonien puissent jouer au football.
Qu’est-ce que tu apprécies le plus, toi qui a entraîné également plusieurs catégories de garçons, dans le coaching avec les filles ?
D’un point de vue purement footballistique, il n’y a pas beaucoup de différences, les filles doivent développer les mêmes qualités athlétiques, techniques et tactiques que les garçons. D’un point de vue mental par contre, les filles sont parfois plus dures à encadrer, il y a une grosse part d’humain à gérer. C’est très intéressant pour développer le côté manager de l’éducateur et je pense que ça peut être un vrai plus dans un cursus d’entraîneur de passer par le football féminin. Je pense aussi que nous évoluons dans un football qui est moins « fini » que le football masculin, cette idée me plaît beaucoup parce qu’on se rend compte qu’en consacrant du temps et en travaillant correctement, on arrive à des résultats probants. Même si il y a une grosse marge de progression encore, on se rend compte que le niveau général des compétitions a évolué de manière positive depuis les débuts du football féminin sur notre territoire.
Enfin, peux-tu nous dévoiler quel est ton club favori, ton joueur et ta joueuse préférés ?
J’aime beaucoup le club londonien d’Arsenal qui selon moi a une bonne politique tant dans le recrutement que dans la formation, même si les résultats sont loin d’être au rendez-vous depuis la fin des années 2000. Mon joueur préféré reste Mesut Ozil pour sa créativité et son sens de la passe. Et enfin, ma joueuse préférée reste Ada Hegerberg, qui au même titre qu’une Eugénie Le Sommer ou encore Marinette Pichon, contribue à faire rêver les petites filles et leur donner envie de jouer au football.
Équipe U18F 2020/2021
